De Naples à Venice, en Floride

Temps de lecture : 10 min

On continue doucement notre remontée. On tente de passer plus de temps dans différentes régions, on explore et cherche des coups de coeur. On se laisse surprendre par la côte ouest.

4 janvier, State Park Collier-Seminole le Ranger surpris

Un peu de lavage en matinée, et en PM, du vélo. On se rend dans une trail recommandée par le Ranger. En fait, c’est la seule qui reste à moins d’un kilomètre du parc.

Le sentier est le fun, mais pas beaucoup de vie. On aime bien se promener dans ce genre de sentier. Nos vélos sont faits pour ça, justement.

On fait une boucle d’environ 10km, où on devrait voir des alligators, mais ce ne fut pas le cas. Par contre, on a vu un Ranger avoir peur en ta. Il faut comprendre que dans cette forêt, il y a des ours et des panthères. On fait trop de bruit en vélo, les chance d’en voir sont minimes. Mais, il y a aussi très peu de gens qui font du vélo. Alors… sur notre chemin on croise un cart de ranger vide. Il est assurément dans la forêt. Le sentier est le fun, comme je dis, mais en même temps silencieux car le sol est comme un peu gazonné. 5 minutes plus tard, on arrive à la hauteur du Ranger. Il a presque fait une attaque de panique. Il a sauté dans les airs et a crié. Il était tellement concentré par son travail (il arrose des plantes envahissantes provenant de l’Asie, dans la forêt). Il s’assure que les promeneurs ne peuvent apporter des graines avec eux, en effleurant la plante.

On a bien rit, on l’a rassuré, nous n’étions ni ours ni panthères 🙂

Retour au van, c’est l’apéro, bien sur.

5 janvier, beach day à Naples

La vue lorsqu’on se lève le matin est magnifique. Quel merveilleux achat ce puit de lumière. Mais on doit tout de même quitter Collier-Seminole pour retourner à Naples. On a besoin d’une petite session de bronzage.

On se rend doucement à la plage de Naples. Je commence à bien aimer cet endroit. On mange sur la plage mais après deux heures, c’est pas mal suffisant.

On retourne au van pour attendre le fameux couché de soleil. On y retourne vers 17:00, avec nos chaises, mais le soleil se couche maintenant à 18:00. On se prélasse, on regarde la mer, mais le froid s’empare de nous. On quitte, comme pas mal de gens. On va arriver tôt au Cracker.

6 janvier, Koreshan

Shopping, resto et cheveux

Ça prend un nouveau câble électrique pour la van. Notre adaptateur a commencé à fondre et on ne veut pas jouer avec le feu. Pas facile de trouver des choses en stock dans les magasins. Amazon est beaucoup plus simple.

On se rend dans un magasin d’outils, Northern Tools. J’ai mon câble, pas cher en plus et les taxes, 3.60. WOW…

Maudite affaire, tout près se trouvent Bass Pro Shop et un autre Ron Jon. Dépense encore de l’argent. Au Bass, ce sont des choses utiles, et pour moi, au Ron, il y avait des racks à 50% de rabais. Des maillot de bains griffés à 12$. Un gros sac plus tard, on reprend la route.

Sans même se déplacer en auto, un superbe resto japonais (Koto Grill Sushi), nous surprend avec de fameuses bento box. De la très bonne bouffe, et son prix tout aussi raisonnable (enfin).

À la porte d’à côté, Sport Clips Haircuts. Un salon de coiffure sans rendez-vous, c’est super car justement j’ai besoin de rafraîchir ma coupe!

Koreshan State Park

Après avoir perdu plusieurs poils, on arrive dans un nouveau State Park. C’est au Koreshan State Park que nous allons passer nos prochains jours.

C’est un ancien lieu d’une communauté (secte) nommée Koreshan. Koreshan est la traduction hébreux de Cyrus, prénom du fondateur de la communauté, le Dr Cyrus Teed.

C’est très beau, plusieurs palmiers, pins. C’est un peu vieillot, mais ça a tout son charme. De plus, tout est à proximité.

On fait déjà nos explorateurs, on marche dans un beau sentier, passe une forêt de bamboo, oui oui, et arrive aux anciens bâtiments de la communauté. Mais il est 17:00, tout ferme. On revient au van et on fera la visite du village demain.

Ça va être une nuit tranquille et froide. On a atteint le max de température la plus chaude de la semaine vers 10:00 le soir. Il faisait 20.

7 janvier, trop froid pour la plage

Le front froid au Québec descend pas mal bas en Floride. 5 degrés la nuit, et 14 le jour. Nous sommes loin de nos 28 degrés de la semaine dernière.

Parce qu’il fait froid et que la plage n’est pas une option, on décide de faire du repérage et d’aller faire des courses.

Les Koreshan

Mais avant, le matin, on décide d’aller visiter les pavillons du village du Koreshan.

C’est tout simplement fascinant. Cet endroit fut jadis une communauté de 200 membres qui croyaient que nous demeurions au centre de la terre, et non à l’extérieur. Nonobstant cette folie, les gens étaient intelligents, débrouillards, et déjà dans les années 1900, la femme était égale à l’homme. Elle avait une très grande place au sein de la communauté.

L’histoire est très intéressante : le lien. Thomas Edison ainsi que Henry Ford y venaient régulièrement.

Fait cocasse, il y avait un superbe jardin botanique, et Thomas Edison leur avait donné des plans de bambous. 100 ans plus tard ils sont pris avec cette espèce envahissante. Ils ne peuvent les arracher sans tout détruire, alors ils tentent de limiter la propagation. C’est tout de même beau, je n’avais jamais vu une forêt de Bamboo. Le son qui se dégage lorsque le vent secoue les bambous est tout simplement magnifique.

Fort Myers Beach, Lovers Key State Park

On se rend au Walmart, ensuite au CVS, à 30km de là, pour du shampoo. Ce 30 km n’est qu’une excuse pour se rendre à Fort Myers Beach. On constate que cette région est dévastée, à la suite de l’ouragan Ian il y a 3 ans. Il y a encore du sable partout. C’est triste. En même temps, nous n’avons aucun accès aux plages, et les stationnements sont souvent payants, et parfois réservés aux détenteurs de permis. Pas très accueillant pour les touristes.

On se rend à Lovers Key State Park car on nous a dit que c’est superbe. On doit tout de même marcher 1 km pour se rendre à la plage. Il n’y a pas un chat car la température est froide. On ne paie pas l’entrée, il n’y a personne, et on ne fait qu’inspecter. C’est une grande plage, très grande même. Au retour on prend la navette. Le conducteur nous raconte que lorsqu’il a débuté son shift à 15:00, il n’y avais que 5 personnes à la plage. Et elle est grande cette plage. On peut voir au loin en mer, des bateaux, grues barges, qui recueillent le sable du fond de l’océan pour le ramener sur les plages. Ça fait 3 ans qu’ils font ça. Le conducteur de la navette dit qu’avant Ian c’était un endroit merveilleux. Il nous montre certains bâtiments qui ont tout simplement été levés par la mer et le vent, et ils sont partis. Ce sont des bâtiments immenses. La force de l’eau et du vent est inimaginable. La navette allait jadis sur la plage et il y avait des toilettes, et plein de service. Ces temps sont révolus.

Petite réflexion : je me demande s’il y a des climatosceptiques qui vivent en Floride? Quelque soit l’allégeance politique des résidents, tout le monde le dit que c’est pire qu’avant.

Smoked Oyster Brewery

Sur ce, on se rend au bout de la pointe, pour aller manger chez SOB (pas Son Of a Bitch), soit chez Smoked Oyster Brewery. Dans le Lonely Planet on le vante, il y a un superbe coucher de soleil, etc etc. Mais c’est une farce. La photo ci-dessous donne une bonne idée de notre vue.

Conclusion, Fort Myers Beach c’est très touristique, un touriste trap comme je les aime. On s’est fait dérobé 100 CAD pour 2 bières et deux paniers de 5 crevettes chacun. On n’y reviendra pas, c’est certain. Quoique, peut être au Lovers Key. À suivre.

8 janvier, les embuches

Il fait froid encore un peu en Floride aujourd’hui. L’activité du jour sera du vélo. On va se réchauffer en faisant de l’exercice et on sera dehors comme on aime!

On quitte pour un autre State Park, géré par le Koreshan State Park, mais indépendant, le Estero Preserve State Park. Le Ranger nous a dit où aller pour faire du vélo, et pas besoin de payer. C’est à 10 minutes en auto, pas parce que c’est loin, c’est parce que les lumières sont longues.

Arrivés à destination on sort les vélos; première embuche. J’ai une crevaison. J’ai définitivement eu cette crevaison dans la trail à Collier-Seminole. Mais c’est spécial, c’est une épine d’oranger. C’est profond dans le pneu. Réparation faite avec une patch, et on peut partir. On veut faire une boucle d’environ 15km. On arrive à une extrémité et impossible de continuer; seconde embuche. La nature a pris le dessus sur le sentier. On tente d’y aller mais c’est impossible. On rebrousse chemin. La boucle se fera ailleurs. On y va par l’ouest et on arrive au bout, c’est très boueux; troisième embuche. On avance, en espérant ne pas s’arrêter dans un endroit trop boueux.

Finalment, à peine 500 mètres plus loin, impossible d’avancer. Autre embuche. On revient à la van 10km plus tard. Nous n’avons rien vu, rien entendu, pas fait de boucle, les pneus sont dégeulasses. On est heureux c’est ce qui compte et on a chaud!

9 janvier, Sanibel Island

Ce matin il fait encore 5 degrés. Belle grande vague de froid qui perdure. Par chance on a un Webasto qui nous réchauffe et surtout un van isolé, car sans ça, on ne la trouverait pas drôle. Aujourd’hui on quitte le state park. On va passer la journée à Sanibel, et ensuite, direction Venice pour la nuit.

Il y a un pont payant à traverser (j’ai hate de voir le prix de la traverse), et de l’autre côté de ce pont, première constatation, il y a beaucoup de “trafic” à Sanibel. Il y a des agents de police qui font la circulation. Hmmm… Seconde constatation, il y a plusieurs maisons à vendre, et la dernière, c’est tout simplement dévasté. Ils ont eu l’ouragan Ian, il y a 3 ans, et cette année, l’ouragan Milton. On comprend pourquoi tant de maisons sont à vendre. Mais le prix, faut pas penser trouver la luck de notre vie. C’est au delà du million de dollars.

On a deux objectifs à Sanibel; un wildlife refuge et la plage. On se dirige vers le J.N. “Ding” Darling National Wildlife Refuge pour une visite. Tu peux rouler 4 milles en auto, t’arrêter où tu veux pour regarder la faune. Ça coûte 10$. Tu peux aussi faire le même trajet en vélo, pour 1$ par personne. On ne se pose même pas la question, ce sera en vélo.

Les gens à l’accueil sont très gentils. De plus, il fait tellement froid dans leurs locaux, environ 14, ils n’ont pas de chauffage. Le pire, c’est que c’est depuis l’ouragan Ian, en 2021… C’est une question de priorité.

On fait le tour, plein d’oiseaux. Des oiseaux qu’on a déjà vu, mais ils sont très très nombreux ici. C’est une très belle balade. C’est drôle à dire, mais le circuit est à sens unique, et ce, même pour les vélos. Pas grave, la piste cyclable de l’ile est superbe. Justement, dans un guide il est mentionné que la visite de l’ile se fait plus facilement en vélo. Alors.

Une fois le premier 4 milles de fait, on se dirige vers la plage Bowman’s Beach. Il fait 14, c’est désert, mais c’est très très beau. Aucun édifice en hauteur. La plage est immense et on peut y marcher plusieurs kilomètres. En prime, il y a des milliards de coquillages. Pas besoin de chercher longtemps, Parfois on voit même les couches de sables et de coquillages dans les parties érodées de la plage. C’est fascinant.

On roule une bonne partie sur la plage, et on sort à environ 2km plus loin. Vraiment beau.

Retour à la van, 17.5 km plus loin, on se dit chanceux d’avoir exploré les environs pour 2$. Les stationnements sont beaucoup plus chers.

Avant de quitter on veut aller voir le fameux phare construit au 19ième siècle.

On passe devant la marina, on voit les priorités. Où se situent les grosses maisons, tout est beau, réparé, propre. Je me pose la question, pourquoi ce n’est pas réparé et plus propre ailleurs sur l’Ile; manque de main d’oeuvre ou manque de budget. Si c’est la main d’oeuvre, Trump devrait peut être cesser ses menaces de déportation et inviter plus de main d’oeuvre pour réparer le tout.

On se rend à la plage du phare. Les stationnements sont 5$ de l’heure. Pas de limite. Tu vas passer 10 heures à la plage, ça vient de te couter 100$. Mais c’est beau. Quand on regarde les photos, d’avant Ian, il ne reste plus rien. Le phare y est toujours, mais la végétation a pratiquement disparue. C’est désolant de voir cela.

Le sable, dans le stationnement, est fin comme du sucre en poudre. Sur la plage on voit que c’est du remblais du fond de mer. Le sable est parti avec les ouragans, ils n’ont pas le choix que d’aller le chercher au fond de l’eau.

On voit bien sûr le vieux phare, mais surtout 2 dauphins qui nous accompagnent pendant notre marche. On aimerait tellement demeurer dans cet endroit, où le climat, la faune et la flore nous en mettent plein les yeux.

Mais, dans une autre vie.

10 janvier, Venice Beach et ses dents

Après une formidable nuit dans un stationnement du Planet Fitness, on se rend à Venice. Il fait encore froid ce matin. Nous sommes convaincus qu’il n’y aura pas foule à la plage. On change de cap, au lieu d’aller à la plage Caspersen, on va à Venice Beach. Le but étant de ramasser des dents de requins, pas besoin d’aller à Caspersen, il y en a partout (ce sont des dents fossilisés, car il y avait beaucoup de requins dans cette région il y a quelques 10 millions d’années).

On arrive, mais il y a beaucoup de place de stationnement. Les gens et la plage, à 14 degrés, ça ne fonctionne pas. Mais pour nous, c’est génial. On arrive à la plage, et constatation, la plage est détruite. Le sable de la plage est maintenant sur les maisons. La plage s’est élevée de près de 2 mètres. On voit même du sable plus haut que les piscines des immeubles, et des escaliers, qui servaient à descendre vers la plage, sont complètement ensevelis.

Le sable n’est pas beau, il est parsemé de coquillage. Il faut descendre sur le bord de la mer, pour avoir du beau sable. Beaucoup d’entrepreneurs s’affairent à réparer les maisons abimées. C’est réellement fort un ouragan, très destructeur. Mais on voit moins de maisons à vendre ici qu’à Sanibel.

On marche beaucoup (4 km) pour trouver les fameuses dents de requins. Je trouve une dent, qui s’avère être plutôt un os fossilisé. C’est peut être rare, mais je n’en ai pas la moindre idée de ce que j’ai trouvé.

On aime beaucoup l’endroit, tout simplement parce que la région est super accueillante : Grands stationnements gratuits, stationnement sur les rues, accès facile à la plage, toilettes, etc. Y a-t-il des maisons à vendre? Je check ça.

Après notre chasse au dents, un bon repas dans la van. Louise cherche les micro-brasseries pendant que je cherche les spots dodos. On se ramasse à prendre une bonne bière au Off Trail Bike & Beer. L’endroit est mignon, la bière est bonne, mais c’est petit. Ce n’est qu’à 2 km du stationnement de la plage. Ça se fait facilement à pied ou à vélo.

Une fois désaltéré, on se dirige vers un nouveau State Park (on en fait beaucoup cette année, ça va nous permettre de choisir à l’avance lesquels nous allons réserver l’an prochain) pour les 3 prochains jours. Le Oscar Scherer State Park. Vraiment beau, mais ils ont souffert avec l’ouragan Milton eux aussi. Je ne vois pas tant de dommages, mais apparemment la réouverture du parc a été longue, et tout n’est pas complètement fonctionnel. Mais il est très beau.

C’est une autre semaine qui se termine. Dans moins d’un mois, on aura de la compagnie…

Ciao

2 comments

  1. Pas de problème a vous trouver un spot dans les State Parks? Oscar Shelter est toujours booké solide ….Tant mieux pour vous!

  2. Bonjour Marleyne, ce n’est pas évident de trouver des spots dans les populaires State Parks. Ça prend deux choses, de la patience et de la chance, et peut-être un front froid qui fait en sorte que les Floridiens annulent leurs réservations. 🙂

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