Le coté fantastique, culturel et généreux des gens rencontrés nous ont permis d’avoir et de vivre un super séjour en Gaspésie, dans la Baie des Chaleurs. Voici le déroulement de notre magnifique séjour
Pourquoi on va là-bas?
Un petit récapitulatif qui nous rappelle pourquoi nous faisons un saut dans la Baie des Chaleurs. Comme je l’ai mentionné plusieurs fois, notre destination finale devait être Mont-Louis (Parc et Mer Mont-Louis), mais Natacha et Gabriel, seront à quelques kilomètres de là (240km). Ça parait loin, mais ça prend autant de temps que pour traverser Montréal un vendredi après-midi en ce moment. Alors on dit go, et on se rejoint le 8 octobre (Parc Forillon et Du bout du monde jusqu’à Bonaventure).
La mise en situation
Nous qui nous attendions à un petit repas ensemble, de vanneux, ça commence fort en ta. Natacha nous recommande d’être ouvert d’esprit pour la bouffe. On mange des algues nous, on est des mourréallais nous, on n’a peur de rien, on ne connait pas grand chose non plus, mais c’est ça être un citadin de souche.
La destination
- Q. « Quelle est l’adresse de ta mère? »
- R. « C’est celle avec le toit rouge au bout du chemin. »
- Q. « Mais quel chemin?
- R. « Celui là, sur le bord de la rivière, après le pont. Voici la carte. »
- R « On change d’endroit, vous viendrez ici à la place! »
- Q « Mais où esse qu’on va? C’est la maison brune après le pont. Han? Ça ne se rentre pas dans le GPS. »
- R « À côté du Home Hardware. »
- Q « Ok, mais dans quelle ville? »
- R « St-Siméon. Tu va voir notre van. »
Mais, mais, merde on doit se fier à notre vue à la place du GPS, on n’est pas habitué. C’est vraiment cocasse. Finalement c’est un peu normal. Qui connait l’adresse de ses amis? On ne connaît pas l’adresse de nos amis ou parents, mais on sait très bien comment s’y rendre. On connait souvent la maison seulement. Ce n’est en fait qu’un rappel à la réalité. On se force pour avoir le numéro de porte et la rue pour les mettre dans le GPS. On n’est tout de même pas des livreurs Amazon. C’est ben suffisant de savoir que c’est la maison brune.
Finalement, très facile à trouver, les instructions étaient claires. Comme quoi on peut faire simple.
Première journée et l’accueil
Comme je disais, on pensait que ce serait un petit souper à 4… Ben oui.
Finalement les parents de Gabriel nous accueillent. Hélène et Lauri. Caroline, la belle-soeur (conjointe de Jean-marc) est là aussi.
Michèle et Martin, les parents de Natacha, arrivent à leur tour. Il ne manque que Gabriel, son frère Jean-Marc (l’époux de Caroline) et Charles-Antoine, le plus vieux de Natacha et Gabriel.
Faut que je trouve une façon de les nommer, c’est trop long tout écrire leurs noms. Enzo est là. Lui on le connait déjà (c’est le chien), et il nous reconnait aussi.
Ben là, c’est un peu, pas mal, intimidant. Quand tu vois et te joins à un groupe de personnes, pour la première fois, qui plus est, eux, ils sont dans leur milieu, tu te méfies des blagues car il y a toujours des farceurs.
Louise embarque avec Lauri, Hélène et Mimi dans une partie de carte. On dirait un mélange de 500 et de dame de pique. Louise a apporté la honte à sa famille. Hélène et elle ont été battues facilement par Lauri et Mimi.
Je me fais sortir de la cuisine, ce n’est pas la place des gars… moi qui a été dompté à coup de… pour que je sois présent dans la cuisine, on me force à y sortir. Ok, pas de trouble. Mais je suis bon dans la vaisselle par contre.
Gaby, JM et CA étaient à la chasse. Accomplissement à l’arbalète complété (oui oui accomplissement complété), ils arrivent tous. J’ai entendu dire que les deux gars (Gaby et JM) sont des farceurs, mon niveau d’appréhension monte d’une coche.
Le menu
Malheureusement la maman de Natacha (attention au châ vs chat), Mimi, vend le punch de la bouffe. On mange un met typiquement Gaspésien, des têtes de morues pilées.
STOP n’allez pas voir les photos de la recette ou des têtes de morues sur Google. Je viens d’y aller, et j’ai des chaleurs… Je ne mettrai AUCUNE photo. Il faut lire la suite avant.
Mais au cas où, pour les plus dédaigneux, elle a fait une soupe de poisson.
Il y a des crudités, et Caro doit retourner chez elle, elle reviendra plus tard avec un Crunchy.
Nat a fait un succulent gravlax et Gaby a fabriqué des sticks de viande. À voir ce qu’ils cuisinent, je suis persuadé qu’elle sait comment égorger les poules et autres bêtes de plus grandes tailles. On se serre les fesses.
Je porte attention à tout commentaire, pour tenter de déceler le moment où on se paiera ma tête.
La méfiance envers les hôtes augmente. Je tente de savoir à quel point c’est vrai que ce sont des têtes. J’adore la morue, mais je m’imagine bien mal une tête de morue pilée. Je pose des questions, qui dans ma tête semblent perspicaces, et les réponses sont désarmantes. “on fait quoi avec les os de la tête? Ben on les suce et on les met dans l’assiette”. Je ne suis pas toujours convaincu.
Il est important que je le mentionne. Je trouve ça juste drôle quand on se paie la tête de quelqu’un et que ce n’est pas par méchanceté. À titre de citadin on ne connait rien ou très peu à l’agriculture, la chasse et la mer (sauf quelques rares exceptions). On connait bien la ville par contre, et les cônes oranges. Alors je ris moi aussi de leurs réponses qui me semblent farfelues.
En tout cas, ça sent tellement bon. J’ai faim.
Le repas
Une fois les gravlax, bâtonnets et crudités “disponibles” ben ça saute pas mal dedans. On ne sait pas s’il va en rester pour les 3 absents. Mais pas grave, il y a des têtes en masse. C’est Martin qui a pilé les patates avec les têtes. Ça ne fonctionne toujours pas dans ma tête. Même le plus jeune de Nat, qui a corroboré le fait de sucer « les os », a demandé s’il pouvait en avoir une portion, étant donné qu’il était demeuré à Montréal. Coudonc, ils se sont tous mis ensembles pour nous faire peur.
Les chasseurs arrivent bientôt. On commence par la soupe. Maudit que c’est bon. Pétoncles, crevettes, légumes, clams. Une soupe à 40 piastres à Percé, je suis certain. C’était tellement bon… C’était le prélude à l’autre affaire.
Tout le monde arrivé, on embarque dans le plat de résistance. Ben calis, ils ont toujours dit la vérité. Ce sont des têtes, des os, des patates et des oignons caramélisés mais c’est bon, sans bon sens. On suce les os, ben oui. Ça goute les coquilles St-Jacques, le pâté au saumon, les croquettes de morues, tout ça mélangé. Il parait qu’il y avait des dents aussi, mais je suis content, j’en n’ai pas croqué. C’est un superbe plat. On trouve des recettes de pilées à la morue sur Google, ça doit se ressembler, mais dans leur cas, ce n’est pas avec les têtes. Mais, était-ce bien les têtes? Était-ce les arêtes? J’en veux encore.
Vient ensuite le dessert: le crunchy, qui est un dessert mortel (dans le bon sens du mot) sucré, et bon, que j’ai mangé avec culpabilité, et une tarte au citron que j’ai dû refuser.
Mais quel bon repas, avec tout ce beau monde. Superbe ambiance, super le fun.
Petite corvée de vaisselle par la suite, on m’a autorisé à pénétrer dans l’enceinte cette fois.
Un peu plus tard, vaisselle finie et rangée, Hélène nous montre son métier à tisser, car on avait de très bons linges à vaisselle pour la tâche. C’est fascinant le résultat de ses pièces. Louise a même passé la commande pour deux linges à vaisselle pour la van.
Spot dodo
On quitte après ce beau repas pour aller au toit rouge. Mais il fait noir, alors on suit la van blanche, parce qu’on ne voit pas les toits. Le spot est fait pour une roulotte, pour les invités, avec en prime toutes les installations sanitaires requises. C’est un camping 3 services, 5 étoiles finalement. Nat nous explique que lorsqu’ils avaient leur roulotte, c’était leur spot. Il sert maintenant au voyageurs de grands chemins. Demain matin on devrait voir les environs, parce que là il fait noir, vraiment noir. On devrait peut-être même voir des chevreuils près de nous.
Jour 2
Le matin, après un petit déjeuner où on mange ensemble avec Mimi (de super bons oeufs braillés, :)) on fait une petite marche près de la rivière. On jase de tout et de rien, avec Natacha. Gaby, lui, il est encore à la chasse. On devrait partir pour un autre spot plus tard en après-midi.
Après la petite marche, et avoir calmé Enzo avec 2 bâtons (je ne l’ai pas frappé, promis), on part en auto pour voir les champs de patates, les terres.
Patasol
C’est fou comme on ne connait pas grand chose aux patates. En plus, même si on est dimanche d’une longue fin de semaine, et que tout le monde travaille, c’est fou de voir les gens de bonne humeur. Il me semble que ça chialerait pas mal à Montréal. Ils ont peut-être chialé plus tôt le matin, mais en tout cas, pas pendant notre présence. La majorité des personne présentes ont plus de 50 ans. Ça m’a aussi surpris.
Je ne m’avancerai pas sur la culture de patates, je n’ai appris que de minces choses. Je risquerais de dire des conneries. Par contre, j’ai appris que si on récolte les pommes de terre et qu’il fait trop froid à l’extérieur (près du point de congélation), ben elles explosent. Le risque de gel au sol c’est ben plus important pour les cultivateurs que nos petits jardins.
Terres de la Couronne
Une fois Gaby de retour de la chasse, on se prépare à partir. Il a pas mal frappé en fin de semaine, 1 chevreuil, 5 outardes. Pourquoi je le mentionne, c’est qu’on s’en va à un endroit où les chasseurs préparent leur campement (roulottes) pour les prochaines semaines. C’est une endroit connu d’eux, et ils y vont depuis plus de 20 ans. On ne divulgue pas les spots, mais on va utiliser le terme 32km pour en parler.
Il pleut, il fait froid, c’est notre première journée de pluie depuis le 15 septembre. Mais tout le monde est tout simplement gentil et accueillant : Marc-André, qui ressemble à CA (même qu’une personne les a encore confondu en fin de semaine), Jessica et leurs deux petits (adorables et super brillants), Camil le papa, Burn, le géant avec son petit chien qui paraissait minuscule, avec son fils Elie.
Caroline et Jean-Marc sont aussi là, tellement gentils. Ça fait têteux de dire qu’ils sont gentils, ben ils le sont. Pas de ma faute! Il y a encore plus de monde, mais impossible à les nommer.
Histoires de chasse
Le sujet de discussion le plus important est : la chasse. Je n’ai pas grand chose à dire, j’écoute. Ils se racontent des anecdotes, de souvenirs, des succès, finalement de tout par rapport à la chasse. Je ne m’y connait pas beaucoup. J’ai déjà eu mon permis ou certification de maniement d’armes, mais j’avais à peine 20 ans. C’est loin un peu. Et c’est à peu près la seule fois que j’ai chassé dans ma vie. En tout cas, ce qu’ils racontent c’est le fun à entendre. Il y a de l’émotion, ça se sent. C’est une vraie religion!
Le setup
Ils sont super bien organisés. Toilettes, petits abris chauffés, génératrices et ben de l’essence. Comme je le disais, il fait froid, c’est humide, tout le monde est habillé chaudement. Pour aider, il y a un feu où 20 personnes peuvent s’asseoir autour. Mais ben des tisons, alors les gens sont loin, et ne peuvent pas sentir la pleine chaleur.
Le lendemain matin
Le soleil est revenu pour un bout. C’est mauditement calme. Pas un bruit, et on entend à peine les génératrices. Finalement, pour une seconde fois en près d’un mois, je peux sortir mon drone et prendre quelques petits films et quelques photos. C’est très beau.
Un autre départ
Petite balade et on se dit un dernier au revoir avant de quitter. Nous on retourne à Carleton pour continuer de regarder la télé de la mer, et pour le dernier dodo avant de débuter notre remontée.
Quel super séjour avec Natacha, Gaby et leurs familles et amis. Nous ne pourrons les remercier suffisamment de nous avoir permis d’entrer dans leurs bulles (expression utilisée par Louise que j’ai adoré, elle a les droits d’auteurs là-dessus, comme sur certaines photos d’ailleurs).
La légendaire hospitalité gaspésienne n’est pas un mythe! C’est le cœur gros que nous quittons cette incroyable région. On se dit à la prochaine, c’est certain!
Ciao