C’est reparti pour le sud

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L’an dernier, était notre première fois à vie dans le sud des États-Unis. Nous devenions des snowbirds. On a connu ce qu’est la chaleur en hiver, pendant un mois, et au retour, malgré notre enthousiasme d’assister au Van Sous Zéro, on a trouvé difficile les mois de mars et avril. Comme on aime aller en montagne, les mois du printemps sont souvent les plus restrictifs, donc, on ne fait pas grand chose et on gèle. Alors, on part le 8 décembre, pour revenir un moment donné.

La route

C’est toujours ce qui est le plus chiant, avouons le. En plus on doit adapter notre route avec la météo, les précipitations, les températures froides. On voulait partir plus tôt, mais avec la neige du 7 décembre dernier (tsé les 2 tempêtes de suite et un redoux qui a tout fait fondre), on a du retarder notre départ au dimanche le 8 décembre, en après midi (après avoir pelleter finalememt).

Pour traverser les douanes, bien simple, 30 secondes. La douanière nous a dit : vous êtes plus tôt que l’an dernier. On a répondu oui, avec un grand sourire.

On descend donc plus bas que l’Albany, pour se diriger vers Scranton. On se dirige vers l’ouest à partir de Newburg. C’est plus chaud, et plus prudent. Direction Harrisburg seulement. On ne fera pas 17 heures de route cette année. On est quand même parti à midi, alors arrivée à Harrisburg, ben tanné. Quoi de mieux qu’un bon sommeil dans un Cracker Barrel.

Deux états visités, New-York et Pensylvannie.

Lundi le 9, la nuit fut pas si pire. On doit se réhabituer à dormir dans le bruit. On se tient loin de vidanges dans les Cracker, parce qu’ils viennent tôt le matin. On s’est fait poigner, même si t’es loin, maudit qu’ils font du bruit.

On repart quand on veut. Le but, aller le plus loin qu’on veut/peut. On prend la 81, et ensuite la 77 et on se rend finalement jusqu’à Charlotte en Caroline du Sud. Très beau Cracker, loin de l’autoroute, en passant. La route, est magnifique. Ça fait du bien de sortir des grosses autoroutes payantes avec beaucoup de circulation (Baltimore, Washington, etc). Le plus majestueux, c’est de traverser les Blue Ridge. Nous étions littéralement dans les nuages, où la vitesses est modulée par la visibilité. Nous étions à plus de 975 mètres d’altitude sur la route de la traversée (à titre de référence, c’est comme le Round Top du Mont Sutton quoi). C’est une première pour moi. C’est fantastique.

Les états visités ou traversés : Pennsylvanie, Maryland, West Virginia, Virgine, Caroline du Nord, Caroline du sud.

Mardi le 10, mais quelle nuit calme. Aujourd’hui c’est la Floride, point, Ce fut la journée la plus pénible, parce qu’on avait trop hâte d’arriver, et que nos fessiers avaient hâte de faire autre chose que d’être assis. On a visité les états de la Caroline du Sud, la Georgie et Finalement la Floride, pour arriver à Gainesville. Une petite ville universitaire (50% de la population sont des étudiants) connue pour son équipe de football (les Gators), et aussi pour leur liquide régénérateur, le Gatorade. Ben oui, ça vient de là.

Les chauves-souris

Voir si c’était suffisant d’arriver… non. A peine arriver, et reposer, et épicerie faite, direction le Bat Barn. Mais là on n’a pas été déçu. C’est une Barn (étable) de chauve souris. Chaque soir, des centaines de milliers de chauves-souris quittent leur habitat pour aller manger des insectes. C’est tellement impressionnant, malheureusement, elles ne sortent qu’à la pénombre, alors pas de photos quand elles sortent, mais elles étaient partout autour de nous.

Après ces magnifiques envolées, on se dirige vers une pizzéria qu’on a vu en arrivant à Gainesville : Snatchel Pizza. On ne l’a pas regretté. En plus, la bière tant attendue et méritée était délicieuse. C’est un arrêt à mettre dans sa liste. En passant, la clientèle, bien c’est des étudiants, ou des étudiants avec leurs parent qui sont venus les voir. Très peu de touristes.

Direction dodo, au Planet Fitness. On est devenu membre, pour 30 dollars par mois, tu peux t’entrainer à volonté, amener un invité (ma conjointe) et prendre ta douche.

Mercredi 11 décembre

Aujourd’hui, on va voir un sink hole dans Gainesville même. C’est quoi ça, c’est un trou, qui reçoit l’eau de divers affluents, et achemine l’eau jusqu’au golfe du Mexique (allez voir la carte, c’est fascinant de voir la distance que l’eau parcoure). Un sink hole, provient en fait d’un effondrement de cavernes à la suite de déminéralisation de son plafond, par de l’eau acide. L’eau passe ensuite par là pour se rendre à la nappe phréatique. Moi qui pensait voir un vortex, rien de ça. Ça coute 4$, et c’est bien assez. La randonnée est très courte, 200 marches et tu y es. Il y a un sentier qui fait le tour du lac. C’est mignon, mais c’est court.

Beaucoup de chênes, et de glands tombent de partout dans la forêt, surtout sur le toit de la van. Comble de malheur, un d’entre eux se loge dans le mécanisme du puit de lumière, et Louise, en essayant de le refermer, crac, et pu rien. Il n’est pas question qu’on reste ici pour tenter de le réparer. Malheureusement on quitte notre endroit enchanteur pour aller au Planet Fitness, où nous passons la nuit.

Je démonte une partie du puit, et puis, c’est la fusible, qui est sautée, c’est tout. Mais, évidemment c’est une fusible qu’on a pas en stock. Si on était au Canada, on se serait dirigé au Canadian Tire direct, mais là, aux USA ? Je cherche sur le web un endroit, pas trop loin, pour en acheter. Quincaillerie, n’en ont pas, mais un petit peu plus loin, un bel auto parts. Imaginez, un Canadian Tire, mais juste pour les autos. C’est aussi enivrant qu’un Bass Pro Shop. 5 fusibles achetées, et la défectueuse remplacée, tout fonctionne, on referme le tout. On peut dormir sur nos deux oreilles, autant qu’on le peut, dans un stationnement d’un Winn Dixie.

Jeudi le 12 décembre

Fait à noter, je me répète, il faut comprendre que nous n’avons qu’une seule réservation pour Noël, la majorité de notre séjour est de l’inconnu. On cherche des endroits pour des activités. Hier, après les fusibles, on avait trouvé un beau state forest à visiter. C’est situé à Anthony (en passant, la maison de John Travolta, avec ses avions, c’est ici). L’endroit se nomme Indian Lake State Forest.

Ce n’est pas cher, et tout est inclus. En fait, les State Forest ne sont jamais chers, et tu peux y rester 12 jours. Il n’y a que les frais de réservation qui font mal, lorsque tu réserves une seule journée.

Après le gym, on décolle. Ce n’est pas très loin. La route est magnifique, on y voit des ranchs immenses, des chevaux, des écuries à faire baver. Comme dans les films. L’endroit lui, est beau, calme, paisible, de belles randonnées nous attendent. Vite, on va marcher. On part à l’inconnu. C’est une forêt, où on risque de voir 8 sortes de serpents, dont 3 venimeux, donc on regarde où on met les pieds. On visite un cimetière qui date du début du 19ième siècle. Il y a des gens enterrés ici qui ont fait la guerre de Sécession. La plus vieille pierre tombale lisible, 1801.

Ce qui est encore plus stupéfiant, c’est la marque du niveau d’eau sur les arbres. Ça n’a pas de sens. Il y a quelque chose qui cloche.

De retour, pendant que je suis en train de faire une beauté à Dechinta (la laver quoi), on rencontre le Ranger, et voici un résumé de la conversation:

• Moi : l’eau est elle potable, elle est rouge?
• Ranger : elle est safe, elle est rouge due à la quantité d’eau reçue lors de l’ouragan
• Moi : est-elle bonne à boire?
• Ranger : Oui, mais moi je n’en bois pas. Ne vous inquiétez pas les cernes dans les toilette et douche, c’est l’eau
• Moi : dans ma tête, shit j’ai rempli le réservoir de 80 litres, faut que je le vide
• Moi : pourquoi il y a des marques de niveau d’eau sur les arbres?
• Ranger : c’est parce que le niveau d’eau monte de 18 pieds ici. Le Indian Lake est un Sink Hole (comme celui visité la veille).
• Moi : wow, tout s’explique, c’est pour ça que les marques sont si hautes. Dans ma tête, de nouveau, dire que les indiens vivaient ici avant d’être chassés par les Américains. C’était un petit paradis.

Et il repart.

Soirée calme à chercher encore où nous irons. Tiens, on trouve un endroit qui semble fantastique. C’est une des multiples Recreational Areas, où la majorité des terrains sont FF (First come, First serve). Le dodo ne se fait pas attendre. Il a fait 2 la nuit dernière, cette nuit il fera 6. Ça se réchauffe.

Vendredi 13, la journée de malheur

On part tôt pour se rendre à notre prochaine destination. Tôt, c’est relatif. On est en van, on prend ça zen. Donc vers 9:30 on part. Direction Salt Springs Recreation Area, c’est à 40 minutes de route environ. Comme mentionné, on doit arriver tôt pour le FF. On s’informe, il y a de la place. Il y a un seul hic, ce n’est pas 30$ (les prix annoncés incluent les taxes), c’est 65$. Ouch, malheur! Mais nous n’avons besoin de rien, pas d’électricité, pas d’eau. Rien à faire, on paie pour les crétins. Étant donné que nous avons un réservoir d’eaux grises, on doit aller dans un site qui a un trou de vidange. C’est donc 48$, plus taxes, plus frais, ça inclut tous les services. C’est cher, mais c’est ça. On est entouré d’une forêt, ça se paie. Elle nous donne une passe temporaire pour choisir notre terrain, c’est génial.

À peine arrivé, on va marcher, voir la spring. Louise veut se baigner. C’est magnifique. Il faut être aux aguets, il y a un ours qui rode. La dame de l’accueil nous a conseillé de se promener avec du Bear Spray si on va en forêt. Il a aussi peur que nous, mais au cas où.

Visite des lieux, toilettes, c’est impeccable. Un peu vieillot, mais on s’en fout un peu. C’est à moitié plein. Les gens veulent aller à la mer à tout prix.

On doit luncher, rapidement, on s’en va faire de l’apnée dans la spring. Il y a 52 millions de gallons d’eau qui sort de la terre, par jour, à l’année, à 72deg F. C’est un peu frais, mais les gens nous disent que 72 c’est mieux en ce moment, que lorsqu’il fait 90 à l’extérieur (il fait 17 dehors). On rappaille nos palmes, masques, tubas et wet. Pas vrai qu’on va rester 30 minutes dans l’eau à 72 degrés, sans wet. No way.

Entre temps, je vide mes réservoirs d’eau claire. Je dois éliminer l’eau rouge, et la remplacer par de l’eau claire. Notre réservoir principal est contaminé, on ne peut plus la boire, mais dans nos vans (VanLife Campers), l’eau potable est séparée. Alors, pas de problème de ce côté. Au retour, ce sera vide.

Belle plongée, agréable, l’eau est très claire, c’est particulier se mettre au dessus des trous d’où proviennent l’eau. C’est chaud, et c’est un courant qui nous pousse plus loin. On voit des mullet, autres poissons mais aussi des suceurs d’aquariums gigantesque. Ce n’est pas très profond.

Retour à la van, au chaud.

On remplit de nouveau les réservoirs, cette fois avec de l’eau claire, assez chlorée merci.

C’est le temps de faire un feu avec le bois acheté. Louise se demandait si on attendait plus tard, j’avais une certaine appréhension, alors, par chance, on a débuté plus tôt. Par chance, quel malheur, ça ne prend pas. Déjà que c’est difficile de fendre une buche pour avoir du petit bois d’allumage, on est obligé d’utiliser un ventilateur pour attiser un peu (principe du soufflet). Mais malgré ces essais infructueux, on s’acharne, et finalement ça ne fonctionne pas. Dès qu’on arrête le ventilateur, ça s’éteint. On n’aura jamais réussi finalement.

Sur cette journée de malheur qui fut au contraire merveilleuse, on décide de rester une autre journée de plus. On va tenter de voir notre ours demain.

Ciao