La dernière à Terre NeuveTemps de lecture 33 min

C’est la dernière semaine à Terre-Neuve. On a hâte de partir de la grand-ville. On espère retrouver la gentillesse des gens dans les prochaines communautés que nous visiterons.

8 juillet, Farmer’s Market

Ce matin on se lève tôt. Nous avons deux raisons pour ça. On doit se rendre au Farmer’s Market et on espère faire la trail de Cape Spear. Alors, 6:30 go, on quitte Pippy Park. Marc-André avait dormi dans le stationnement du marché il y a quelques semaines, nous préférons donc y arriver tôt pour être assuré d’avoir un stationnement.

Nous ne sommes réellement pas loin du marché, quelques minutes et nous y sommes. Nous ne sommes pas les premiers, et quelques minutes plus tard un gros motorisé s’installera comme nous. On déjeune, on se prépare, et on s’y rend pour 9:00.

Ouain, 2 fermiers à l’extérieur. Divers marchands à l’intérieur, plus de bidules (colliers, breloques, savon, etc) que de bouffe. Il y a aussi un comptoir avec plusieurs mets préparés. Mais même si ça sent extrêmement bon, il est un peu tôt pour se laissé tenter. On fait le tour assez vite, achat d’un pain, des pousses, et c’est tout.

Aucune photo. Rien ne sert de montrer qu’il n’y a personne. On sait que nous sommes tôt dans la saison, les légumes ne sont pas prêts. Je suis persuadé que le marché prendra son envol dans quelques semaines, mais on ne sera plus là.

On va tout de même faire une épicerie, acheter des trucs des USA et d’ailleurs au Canada. Pas le choix.

D’où nous sommes, on voit la brume au niveau de la mer. Cape Spear devra finalement se passer de nous. Ça m’attriste un peu, mon rêve aurait été d’y passer une nuit pour avoir les premières lueurs du jour de toute l’Amérique. Ce sera pour une prochaine fois. On revient à la maison, et on s’attaque à différentes choses. Dont terminer le blog de la semaine, faire du lavage et se préparer pour le dernier stretch. 

Mais j’ai quelques anecdotes, ou constatations :

Comme je le disais hier (blog de la semaine dernière), les visiteurs arrivent au Park en grande quantité. La politesse a pris le bord, plus personne ne dis bonjour. On sent l’exaspération des touristes. Ça chiale pour la météo, pour l’attente à la sécheuse, pour tout quoi.

Une personne a même dit à Louise qu’elle ne nous enviait pas d’être ici depuis tout ce temps (près de 8 semaines). 

Le 15km/hre de limite de vitesse dans le parc, il est aussi parti. 

Je comprends présentement les propos des gens de la Gaspésie que nous avons rencontrés l’an dernier. Les vacanciers arrivent avec leur stress, leur impatience, leurs besoins immédiats.

9 juillet, Petty Harbour

Voilà, on est reparti. On débute notre descente pour visiter les dernières communautés. 

On entend encore très bien la corne de brume de St-John’s, alors on oublie la toute dernière tentative de voir Cape Spear. On a vue ce que nous avions à voir dans la brume. 

La première ne sera pas très loin, elle se nomme Petty Harbour. On s’y rend toujours pour les mêmes raisons, les sentiers. On refait un autre bout de la East Coast Trail, cette section se nomme Cape Spear Path, Maddox Cove to Herring Cove. Le stationnement est près du coin de la rue. Il ne faut pas faire la même gaffe que nous, et s’aventurer dans un cul de sac. 

On entame la marche, ça doit sûrement être très beau, mais on ne voit absolument rien. On s’imagine les baleines, l’eau turquoise, froide, mais turquoise. Mais rien. Le sentier est considéré modéré, c’est vrai, alors au bout de 2.5 km, on se dit, c’est assez, ça va nous prendre 4 heures pour rien voir. On retourne à la maison (homeiswhereyouparkit, important à retenir).

On se stationne pas très loin, un peu plus haut, en espérant voir quelque chose au courant de la journée.

Un peu d’internet, de lecture, de prière, et beaucoup d’attente. Un moment donné on voit un peu les collines autour. Surprise, elles sont habitées, il y a plein de maison. On ne s’y attendait pas.  Quelques secondes plus tard, plus rien.

Finalement, pour reprendre un dicton très ancien, Veni, non Vidi, non Vici…

En passant, il fait 16, c’est frais… il va faire 12. C’est humide, et froid dans la van. Ben crisse, on part le chauffage, un 9 juillet…

Je l’ai déjà dit, une journée à la fois.

10 juillet, lieu de rassemblement le plus époustouflant de TN, Witless Bay

Nous allons faire un gros 20km encore aujourd’hui. En fait c’est bien simple, pour aller au traversier, c’est environ 140km, et on le fait en 6 jours. On continue donc notre exploration.

Notre prochain arrêt sera à Witless Bay. Il y a des macareux (Puffins), des baleines (Humback, Minkies et Fin Whales), des fous de Bassan (Gannet) et du brouillard, ça va de soi. Il y a une réserve écologique, mais elle n’est accessible que par la mer. La colonie de macareux s’élève à plus de 500 000 oiseaux. C’est certain que nous allons en revoir. 

On arrive tout de même assez tôt et on rencontre une famille de 4, en Westfalia. Super gentils, explorateurs, débrouillards; ils parcourent la province en 5 jours. Ils mangent de l’asphalte. Les enfants sont curieux, ils vont revenir. On espère voir ces animaux avec eux, mais le brouillard ne veut pas. Avec nos jumelles ils réussissent à voir quelques macareux en vol, et c’est tout. Dommage.

Plus tard, on décide de faire une autre section du sentier East Coast Trail, cette fois le Beaches Path (Witless Bay to Mobile). C’est 14km aller-retour, mais on fera ce qu’on fera. Tout dépendra de ce que nous verrons.

Première belle surprise, une plateforme de forage fait son apparition. Elle est loin, dans le brouillard, mais c’est tellement gros qu’on peut facilement la distinguer. En plus, le brouillard se dissipe. En quelques minutes, tout est clair. Nuageux, mais clair.

On voit quelques baleines au loin. Et plus on avance vers la pointe sud, plus il y a de la vie. Le summum nous attend à quelques minutes de marche. Tout ce qu’on devrait voir, y est. Et en très grande quantité. Des milliers d’oiseaux, des baleines qui savourent le capelan, tout dans une seule vue, en avant de nous. Tout ce qui manque, c’est des orignaux, des caribous et un iceberg, et on aurait tout vu en un seul endroit. Il paraît qu’il y a des icebergs de temps en temps, mais pas cette fois.

Le temps qu’on admire, un bon 30 minutes, et notre ami le brouillard a décidé que c’était suffisant. On revient à la maison. On réalise que nous n’étions pas si loin, à peine 2.5 km de la van, Mais quel 2.5km.

Endroit à visiter c’est certain. J’imagine que les visites en bateau de la réserve doivent être fantastiques. On n’y va pas. Il y aura peut-être une autre occasion plus tard cette semaine.

11 juillet, la première colonie à Terre-Neuve, Ferryland (avant ça s’appelait Forillon)

Après une superbe nuit de sommeil, on part pour Ferryland. Louise voulait qu’on fasse un pique-nique tout fait maison à Ferryland. C’est le fun, tu peux commander et ils te le livre même avec une couverture. Aujourd’hui, en plus c’est ma fête, ce sera cool, si…

Premier arrêt, le pont suspendu de La Manche. Note importante, le pont se prend par deux endroits différents. Le premier côté, du parc Provincial La Manche. Attention, pour l’instant, il n’est pas accessible, ils réparent les centaines de marches. Mais par Brigus, tu te rends directement au village. C’est encore une autre section de la East Coast Trail, La Manche section. Il y a un chemin de terre “praticable” pour environ 4 km, et nous y sommes. Ce petit village est abandonné depuis 1966, à la suite d’une bonne tempête de neige. Il y avait une école qui comptait que 11 élèves, mais bon. 

L’endroit est magnifique. On comprend pourquoi les gens s’y sont installés il y a une centaine d’années. Eau douce et la mer tout près. Montagneux, et assez élevé pour ne pas être à la merci des tempêtes. Bien malgré tout ça, ils l’ont eu. Tout le port a été détruit, pertes lourdes. Ils ont abandonné le village. Il y a tant d’histoire à Terre-Neuve. Et le plus beau dans tout ça, c’est qu’ils la préserve. Pourtant, on ne lit pas “je me souviens” sur leur plaques d’immatriculation.

Même si le brouillard est présent, très même, on voit bien ce qu’il y a à voir tout autour. J’aimerais bien vivre dans un petit village comme celui-ci. 

On retourne à la van, un peu trempé. On ajoute de l’humidité à ce que nous avions déjà. Les bottes ne sèchent plus. Tout est humide dans la van. On frôle le 90% d’humidité constamment. Il n’y a que le chauffage, oui oui, qu’on démarre de temps en temps. Ça nous réchauffe un peu aussi.

Prochain arrêt, Ferryland (premier établissement permanent sur Terre-Neuve, fondé en 1621). Ce village se nommait aussi Forillon lorsqu’il appartenait au Français. Il y a des fouilles archéologiques près de l’accueil des visiteurs, et on peut fouler les pierres qui servaient de chemin il y a plus de 400 ans. Beaucoup d’artefacts à voir. Nous n’avons pas pris le tour guidé, donc ce que nous savons se limite aux panneaux d’interprétation retrouvés à certains endroits.

Mais, comble de malheur, c’est toujours le Caplin Weather en ce moment. Le phare, on ne le voit même pas. Ça ne nous décourage pas pour autant. C’est juste que ça doit être beau, et que malheureusement, mon pique-nique tombe à l’eau.

Étant donné qu’on doit vivre le moment présent, en fonction de mère nature, c’est un must ici, on va tout de même faire une superbe marche jusqu’au phare et dans les sentiers environnants. C’est tellement beau. Avec le téléphone, je regarde les photos satellites pour voir ce qui se trouve autour, en plus de photos de tierces personnes. C’est beau. On voit des guillemots, goélands, et You. Vous connaissez You, le phoque? (ceci est en référence à une épisode de l’Oeil du Cyclone, saison 1, sur tout.tv).

Ça sent tellement bon dans les sentiers. Le thé du Labrador est en fleur, jumelé aux sapins baumier, dans un 100% d’humidité, c’est indescriptible. Je rêve d’un Febreeze à cet odeur. Ce serait pas mal mieux.

On revient trop tard de notre marche pour profiter du Tetley Tea Room. On va à l’apéro et au souper de fête. J’ai demandé une extravagance. Du Kraft Dinner avec des asperges fraîches. C’est un repas assez coûteux tout de même…

On reste là pour la nuit, grand stationnement.

12 juillet, l’erreur de Mistaken Point et Cape Race

On va faire un petit bout de chemin. Il est possible de voir des fossiles à Mistaken Point. Ann et Louis nous avaient mentionnés que pour marcher sur les fossiles, il faut retirer ses souliers. J’ai hâte de voir ça.

C’est encore très humide, brumeux (Caplin Weather). Mais il faut y aller. On a confiance.

La route est super belle, de Ferryland  jusqu’à Portuguese Cove. C’est la plus belle route utilisée à ce jour. Attention, lorsqu’on arrive par la 10N, Google fait prendre un raccourci pour Mistaken. C’est drôle à dire, mais c’est une erreur. Si on veut faire la visite, on doit s’arrêter à l’accueil, dans le tout premier village. Nous l’avons appris rendu à mi chemin (environ 14km de l’accueil), qu’on doit s’enregistrer au préalable. C’est Tony, un gentil patrouilleur du Parc qui nous donne ces informations. Mais qui a envie de rebrousser chemin sur 14km, pour ensuite revenir? Il ajoute une phrase à notre découragement, “but it is full”, ce qui le fait rire, et ensuite nous aussi. La visite est de 4 heures, et il faut bien s’enregistrer. On le saura pour la prochaine fois. Nous avons eu une longue discussion avec lui. C’est le fun de voir l’intérêt des Terre-neuviens, envers nous, lorsqu’on leur mentionne que nous sommes dans notre huitième semaine dans leur magnifique province, et surtout, qu’on les comprend.

On monte jusqu’au phare, à Cape Race, qu’on ne voit absolument pas. Même collé dessus, comme on dit. La corne de brume se fait aller, et c’est fort. On descend un peu plus bas, où il y a un endroit pour s’abriter. On passera la journée et la nuit à cet endroit. Pour tuer le temps, un peu de marche et une visite au musée.

Musée de Cap Race? Musée de quoi?

Ben en fait, il y a deux choses. Le phare fût très très important jadis (il l’est toujours). L’endroit, nommé Mistaken Point, est justement une baie où plusieurs bateaux ont fait l’erreur de tourner le coin trop tôt. La pointe de l’erreur quoi.  On y retrouve plusieurs épaves. Ils ont installé un phare et une corne de brume rapidement au 19ième siècle, et c’est toujours en fonction. C’est un nouveau phare, plus moderne, mais il y a toujours un Lighthouse keeper et c’est encore une ampoule au mercure. J’imagine que la modernisation sera dans le prochain budget.

Et une autre raison pour visiter le musée, c’est que c’est à cet endroit qu’ils ont capté, en 1912, le signal de détresse du Titanic. Tout est parti d’ici, avis d’iceberg provenant d’autres bateaux, signal de détresse du Titanic, appels aux autres navires. C’était donc une station radio Marconi dont la portée du signal était de 400 milles. À la limite presque du Titanic.

C’est impressionnant.

À la fin de la visite, il y a une percée de soleil. Apparemment il faisait soleil 20km plus loin. On se dépêche à prendre des photos, regarder tout autour. On voit des vans, et de très gros motorisés, arriver au phare. On voit aussi le brouillard revenir. Ça va être drôle quand la corne de brume va retentir de nouveau.

Demain, on va à St-Vincent. On risque de passer nos dernières journées là-bas.

13 juillet, chasse aux baleines à St-Vincent

La nuit n’a pas été de tout repos. soit que c’est parce qu’il n’y avait pas de cornes de brume pour nous endormir, ou c’est parce qu’un animal s’est petté quelque chose sur le marche pied, ou sur l’échelle de la van. Je vous dis qu’un “boiing”, à 2:30 du matin, ça réveille.

Ce matin, avant de quitter, j’ai tenté de voir où la bête s’était cognée, rien. Nous avons vu une souris (mulot ou musaraigne ou un autre rongeur) passer sous la van. C’est peut-être là aussi que la bête s’est cognée, finalement.

Nous partons tôt de notre spot pour se rendre au grand stationnement près du bureau du Ranger, là où nous avions rencontré Tony. Toilettes (pit toilet), vaisselles, et on part. C’est un super endroit pour les ablutions matinales, mais il n’y a pas d’eau.

On se dirige vers St-Vincent. Nos amis ont vu des baleines à cet endroit il y a deux semaines. La beauté de cet endroit c’est qu’il y a un mur (sous l’eau) et que c’est très profond, très près du bord. Évidemment c’est dangereux, tu ne vas pas te baigner là. 

Il y a des centaines de fous de Bassan qui plongent sans cesse. Il y a du capelan. Il ne roule plus, mais on sait qu’il roulait ici, ça sent fort sur la plage, et on voit des restes de capelan de temps à autres. Mais aucune baleine. Les baleines viennent se nourrir de capelan, et elles remontent vers le nord. On en a vu plusieurs il y a quelques jours, il faut croire qu’ici c’est terminé. Finalement, dans tout la journée, Louise aura vu une baleine à bosses au loin, à frapper de la queue, et tout près, deux rorquals.

La chasse ne fût pas très fructueuse en fin de compte. On pensait rester ici pour deux jours, tout vient de basculer.

On ne fait pas grand chose de plus. On attend, et on attend. Il est interdit de se poser à cet endroit pour la nuit. L’affiche est grosse. On quitte pour un endroit tout de même très près, l’autre côté de la rue, en fait. Toilettes ouvertes de 12:00 à 20:00. Nous sommes seuls, jusqu’à ce que deux motorisés se fassent avertir. Nous étions finalement 3 pour la nuit. 

14 juillet, avant dernière journée au paradis

La nuit dernière fût très calme. Un peu trop même. J’avais manqué de sommeil la nuit précédente, ce qui fait que nous nous sommes endormis vers 22:00. Point important à mentionner ici, si on s’endort crevé à 22:00, il est l’équivalent de 20:30 au Québec, et nous y serons dans 2 jours. Vaut mieux s’habituer vite, parce qu’au Festif de Baie St-Paul (notre prochaine activité), on va être plate, et bailler aux corneilles très tôt. Mais le fait de s’endormir à 22:00, fait qu’à 5:15, je suis bien réveillé. Donc j’essaie de tuer le temps.

Après avoir réussi à tuer 30 minutes, je me lève. Louise un peu plus tard, vers 6:00. Nous sommes tellement tôt, qu’à 8:30, nous sommes déjà en route pour l’arrêt qu’on ne connait pas encore. Tout est en fonction de l’eau potable. On doit faire le remplissage avant le traversier; on veut se rendre rapidement au Québec et ne pas commencer à chercher de l’eau. Au Esso au drapeau Mexicain (oui, ils emploient eu aussi de la main d’oeuvre mexicaine), à Ste-Mary’s, on peut faire le remplissage. Cool, on a toute latitude maintenant, nos destinations de secours sont inutiles.

Le brouillard décide d’arriver en descendant à Branch. Mais il est très épais ce brouillard. On ne voulait pas aller à Ste-Mary’s ecological réserve, ben on veut encore moins. On regarde les endroits sur le bord de le mer, qui n’a pas de brume, et qui est le plus près possible de Placentia. On voit un spot, fantastique à Gooseberry. On descend à pied, pour voir l’état de la route, et c’est ici qu’on se pose, pour une dernière fois. C’est le paradis. Nous sommes seuls. Un peu plus tard, un autre véhicule de la Nouvelle Écosse est venu se poser. Il bloquait le chemin, ça n’a pas été long qu’il s’est fait avertir. Des locaux viennent marcher sur la plage, des enfants viennent jouer et se baigner. C’est très zen comme endroit, et comme à l’habitue, les gens sont respectueux. Honnêtement, c’est ici que j’aurais ma maison, si… 

On voit des petites têtes de phoques de temps en temps. Il y a pire comme dernier endroit à demeurer pour notre séjour.

On se la coule douce, petites marches sur la plage, 4 heures de feu de grève, apéros, on sent l’érable, la vanlife à son meilleur…

15 juillet, la traversée

Nous partons de notre dernier emplacement de rêve, pour se rendre à Argentia. Nous avons quelques besognes à faire avant notre départ. 

La route jusqu’à Placentia est la pire route des 8 dernières semaines. Celle là, elle mérite d’être nommée. Toutes les autres routes véhiculées ont chacune une équivalence au Québec. Les gens qui prennent le traversier North-Sydney – Argentia et qui par la suite utilisent cette route, ils en ont pour leur argent.

Arrivés à Placentia, première mission dégeler le congélateur. Nous avons toujours de la glace d’iceberg, et les amis doivent en profiter aussi. Alors, on achète de la glace, remplit la glacière de glace, et de tout ce qui reste au congélateur, et on dépose les “bergy bits” sur le tas. On dépose les autres articles du frigo à coté et go. 

Autre mission, acheter de la bière locale. Nous n’en avions pas trouvé hier dans un dépanneur, au foodland, non plus, ils disent tous au Liquor Store. À 10:00, heure de l’ouverture, j’y vais. J’ai l’air d’un ivrogne qui n’attendait que ça. Là non plus, ils n’en n’ont pas. Le commis me dit qu’au dépanneur, tout près , il est possible qu’il y en ait, car ils ont plusieurs sortes différentes à l’unité. Tout ce qu’on trouve, Dildo, Quidi Vidi, et une Port Rexton sans Gluten. Personne ne tient nos bières favorites. Je remarque que le réseau de distribution est donc un peu pauvre. On retourne bredouille…

Le frigo a eu le temps de décongeler, Louise a fait un lunch et le souper pour le navire. On se rend au terminal du traversier.

Nous sommes les premiers. Nous n’avons rien d’autre à faire, tout aussi bien aller se télécharger des émissions avec leur Wifi. Première étape, enregistrement et prise de mesure. La van mesure maintenant 22 pieds… Si vous allez lire les spécifications d’un Promaster allongé, c’est 20.8 pieds… Je n’ai pas de “rack” à l’arrière… Hmmm. Il y aura des frais supplémentaires. Je lui dit c’est impossible. Elle reprend la mesure, cette fois, 22.8 pieds. Et on m’invite, poliment, avec une certaine pression, de prendre la mesure moi-même. Ça sert à rien. En 8 semaines j’ai eu 2 mauvaises expériences. Le camionneur du début et le service d’enregistrement. Ça vient de me couter 115 dollars. Elle me dit finalement, que 20.8 pieds, c’est 21, et que 21, 22 ou 23 pieds c’est le même prix. Alors la longueur n’a pas d’importance. Je n’ai pas un 20 pieds… point…

Seconde étape, déclaration. Ils veulent savoir si nous avons des légumes (avec racines, on ne peut pas les rapporter sur le continent). Fait.

Troisième étape, lavage. Celle-là me surprend. Deux personnes, de part et d’autre de la van, arrosent abondamment les roues, les bas de caisse, et l’arrière à l’aide de gros boyaux (les mêmes qu’on voit dans les films lorsqu’ils lavent des prisonniers). Nous avons roulé pas mal dans la terre ces derniers jours, elle était sale, elle en avait besoin. J’ai offert mes services pour les aider à la laver, mais on a refusé. Les vitres sont restées sales.

Je peux me mettre en ligne et aller chercher des films.

L’embarquement débute vers les 16:00. Il n’y a que 2 camions. Cette route n’est pas privilégiée par le transport. J’ai même vu des rabais offerts aux transporteurs s’ils prenaient ce traversier. Le départ prévu à 17:00 est même devancé. On part à 16:45.

Les dieux sont avec nous, le brouillard arrive, et la corne de brume du bateau se fait aller. On parcoure le bateau, et on remarque qu’il y a beaucoup de chambres, et que le salon est différent du premier traversier. Ce n’est pas une multitude de bancs en rangée, mais plus comme un lounge. Ça se pitche littéralement pour avoir une place. On comprendra plus tard que la majorité de ces personnes n’ont pas de chambres, et ils veulent une place pour dormir cette nuit.

Il y a une file immense à un endroit, on ignore la raison. Finalement, c’est pour le souper, un buffet à 40.00 par personne. Non…. On a notre repas, et 40, c’est un peu charrié. 

On retourne à notre chambre, on écoutes quelques émissions, et dodo, au son de la corne de brume…

Lendemain matin, 5:30 nous sommes réveillés, il n’y a plus de corne de brume, mais un beau levé du jour. C’est fou comme l’arrêt d’un bruit nous réveille autant que le début de bruit.

Cette photo sera la dernière de nos 56 photos du jour.

On sort du traversier vers les 9:20, direction Baie St-Paul, pour le Festif. 

Si je n’ai qu’une recommandation à faire pour les traversiers, ne pas prendre la route de 16 heures (Argentia – North-Sydney). C’est plus cher et ça ne vaut pas la peine. Il est préférable d’organiser sa route en forme de boucle. Si c’est impossible, alors, l’utilisation des deux ports est la seule solution.

Ce voyage fut merveilleux

Je m’ennuie déjà des paysages, des gens, surtout de leur gentillesse, je m’ennuie des odeurs, de l’air pas mal plus pur qu’ici, de la corne de brume (mais je ne m’ennuie pas trop de ne rien voir).

Je ne regrette pas d’écrire tant de chose dans les carnets de voyages. C’est beaucoup de travail mais ça en vaut la peine! On aime relire et revoir tout ces beaux voyages, découvertes et regarder nos photos souvenir. 

Ciao

2 comments

  1. Nous venons de rentrer de notre périple de 2 semaines à Terre-Neuve.(18 juillet). Vos textes nous ont accompagnés tout au long de notre route. Vous étiez quelques jours devant nous. Ma co-pilote faisait la lecture à voix haute pendant que nous roulions. « Les tuques » ont écrit cela? que je lui disais… voir votre post sur nombre de jours de casquettes vs tuques. Merci pour vos textes colorés et vivants.

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