Terre-Neuve on t’apprivoiseTemps de lecture 42 min

On entame maintenant la seconde semaine du voyage. C’est un endroit vraiment intéressant et amical. Sont-ils amicaux parce que nous sommes des touristes, le sont-ils parce que la saison n’a pas encore débuté? On le saura au cours des prochaines semaines. Entre temps, on poursuit la montée vers les icebergs.

27 mai Rocky Harbour, Berry Hill

Aujourd’hui c’est un peu pluvieux. En fait, nous n’avons jamais eu de pluie forte le jour. On arrive toujours à faire des activités. Mais le froid et l’humidité, ça transpercent. Nous avons 3 arrêts de prévus. Le premier, vidange des eaux. Nous n’avions que de l’eau au dernier spot, aucune vidange. On se dirige donc vers Lomond, car à l’entrée du parc il y a une station de vidange. Il n’y avait pas d’eau lors de notre premier arrêt la semaine dernière. Peut-être y en a-t-il maintenant. En arrivant sur les lieux, on comprend ce qui se passe. Un beau trou dans le sol, avec une valve neuve. Les tuyaux ont sûrement fendu cet hiver. Ben on vide, et on repart.

Second arrêt, une chute (South East Brook Falls). Il ne pleut plus, ça tombe bien. Petit lunch et on va faire le sentier. Ce n’est vraiment pas très long, à peine 750m total. On se rend au bout, et c’est une grosse chute. Malheureusement on la voit du haut et non du bas. On ne peut pas l’apprécier dans toute sa grandeur. C’pas grave. On retourne. En tout, 17 minutes, descendre, prendre des photos et remonter. Et il commence à pleuvoir. On est béni.

Dernier arrêt, le Parc National du Gros Morne, Berry Hill. C’est notre endroit pour 2 jours. Beaucoup de sentiers de marche débutent à cet endroit. On adore, pas besoin de rouler pour s’y rendre, on peut le faire à pied. C’est ce qu’on aime des parcs. Il pleut, donc, on fait quoi lorsqu’il pleut, du lavage. Ça fait près de deux semaines, il y en a pas mal. Mais il y a un problème, il pleut. On ne fait jamais le lavage quand il pleut. Mais finalement, on transforme la van en un énorme séchoir à linge. Tout ce qui ne va pas dans la sécheuse est partout. Ça me rappelle le temps que nous avions un voilier. C’est certain qu’on ne peut pas rouler avec ça.

Lavage terminé, c’est l’apéro à 18:00. Ann et Louis sont ici, Marc-André, des gens rencontrés au Boutte Du Cap, et d’autres rencontrées ici et là, au cours des dernières journées. Le but est commun, on monte voir les icebergs.

C’est le fun, Ann fait des expériences fascinantes avec des crottes d’orignaux, on rit en masse et on ne voit pas le temps passer. Le fait que le soleil se couche tard, accompagné de gens drôles et intéressants, nous font déraper, et en oublier même qu’on doit aller se faire à manger.

On repart chacun de notre bord, demain on devrait tous aller marcher ensemble.

28 mai, Berry Hill

Nous sommes au même endroit. On ne doit pas quitter trop vite, car les parcs Provinciaux et Canada sont encore fermés. S’il y a un conseil à se souvenir, ne pas partir le 19 mai ou autour de. Attendre au moins une semaine afin de ne pas rester plus bas (bas de la péninsule) à attendre.

C’est donc un peu plus calme. C’est le fun, il y a trois sentiers qu’on peut faire, à partir de notre van. Ce matin on a décidé de faire un autre sentier de chutes, le Bakers Brook Falls. On y va avec Ann, Louis et Marc-André. On remarque dans le sentier qu’il y a beaucoup de terres ravagées par les orignaux. C’est fous ce que ces animaux peuvent faire comme ravage. Dans le sentier on y retrouve aussi un exclos (on empêche les orignaux d’y pénétrer) qui a été implanté en 2009. C’est fascinant de voir la différence d’une forêt non endommagée. Ce n’est pas très long, mais on voit vraiment l’impact.

La route se poursuit jusqu’au pied des chutes.

C’est un beau sentier, très peu de dénivellation, sauf à la fin. Très peu de boue aussi, sauf à la fin. Ann avait un petit challenge pour se poser les pieds de temps en temps. Juste un petit répit au bas de la chute, prise de photos et on repart. Le gros sujet de discussion porte autour des crottes d’orignal. Nous avons appris que les petites crottes sèches sont des crottes d’hiver, pendant que les nouvelles sont plus en tas et humide. Beau sujet n’est-ce pas?

17000 pas plus loin et 12 km, en plus de quelques gouttes de pluie on rentre à la maison. Il annonçait pas mal plus de pluie que ce que nous avons eu. Comme quoi, il faut éviter de limiter nos activités selon les prévisions météo.

La journée passe trop vite. Un regard neuf sur notre itinéraire nous indique que nous sommes encore trop tôt pour monter vers le sommet de la péninsule. Nous devons donc ajouter de nouveaux arrêts. Je dois également réorganiser l’intérieur du garage, car je cherche d’autres pantalons chauds, laver les fenêtres pour demain et faire une petite sieste. Il est déjà 18h00, l’heure de l’apéro. C’est à ce moment que la pluie arrive.

Nous sommes toujours tous là, nous nous racontons plein de choses, nous discutons avec les visiteurs, y compris ceux de l’Alberta qui ont offert un délicieux ragoût à MA, dont j’ai finalement hérité. Maudit que c’était bon de la viaviande!!!

Retour au van à 22:00 (long apéro? Mais non, il y avait le souper aussi). C’est peut-être notre dernière soirée tous ensemble. On commence notre montée vers le nord demain. On va s’ennuyer, on a tellement eu de plaisir.

29 mai, Parson’s Pond

C’est le moment de quitter Berry Hill et de débuter la montée lente vers St-Anthony.

Ce matin il fait réellement froid. Il ne pleut plus, il neige. Oui oui… On n’attend pas 5 cm, mais c’est de la neige qui tombe. On a hâte qu’il fasse 15. Donc, après avoir dit “à plus tard” à nos amis, et non des adieux, on quitte pour Rocky Harbour. Aujourd’hui on trotte d’un endroit à l’autre.

Premier arrêt : le magasin général de Rocky Harbour. Surprise totale, nous ne retrouvons plus l’authenticité des Terre-neuviens. Rocky Harbour s’est transformé en un gros village touristique. J’ai l’impression que cela pèse sur le moral des habitants. Pas de “bonjour”, pas de jasette, RIEN. Nous ne sommes pas habitués. On se croirait en ville.

Second arrêt, le phare de Lobster Cove. En arrivant, on voit la van de Marc-André dans le stationnement, on va lui faire la surprise. Bon, le phare, c’est un phare avec son histoire, mais ce qu’il y a de plus merveilleux de ce phare, c’est Chloé. Qui ?

Deuxième arrêt : le phare de Lobster Cove. En arrivant, on aperçoit la van de Marc-André dans le stationnement, aOn va lui faire une surprise. Bon, le phare en lui-même a son histoire, mais ce qui est encore plus merveilleux dans ce phare, c’est Chloé. Qui ?

Tout a commencé par nous 3 qui jasions de pêche au crabe. Chloé nous a entendu, et est venue nous expliquer la raison du retard dans la pêche au Crabe (la Chine n’achète plus du Canada, donc les stocks sont trop élevés, rien ne sert de pêcher). On se met à jaser avec et poser des questions. Ben là, on a affaire à une passionnée. Tellement intéressant tout ce qu’elle nous apprend. Elle nous donne les endroits à visiter, quelques bons endroits pour dormir, conseils pour l’achat du poisson, etc. Chloé, c’est une mine d’informations. Si vous allez visiter le phare, demandez Chloé, elle parle français et elle connait très bien Terre-Neuve.

Merci Chloé…

Nous quittons le phare après avoir discuté pendant un bon moment et décidons de faire quelques sentiers. Franchement, on se gèle sérieusement ! Et près de l’eau, c’est encore pire. On prend rapidement quelques photos, , comme les chinois (ais-je le droit de dire ça?), puis on se dépêche de retourner au van.

Prochain arrêt, le sentier côtier de Green Point

6 km de plaisir. On s’est habillé plus chaudement, et ce sentier suit la côte, entre des arbres, sur des roches, dans un champ. C’était jadis le sentier du facteur entre les 2 communautés : Green Cove et Baker’s Brook. C’est spécial de suivre ses pas.

Nous retournons à la van pour nous rendre à l’autre stationnement de Green Point, afin de contempler un spectacle géologique fascinant. On nous avait dit que cet endroit était vraiment spécial. Quand je mentionnais les Tablelands, eh bien, ces mouvements tectoniques ont exposé des centaines de millions d’années d’évolution. Le sol de l’ancien océan, avec tous les sédiments disposés horizontalement, s’est retrouvé à la verticale. Regardez cette photo. Imaginez la quantité d’années nécessaire pour créer ces différentes couches.

Prochain arrêt : l’épave du bateau à vapeur SS Ethie. Une petite randonnée de quelques minutes nous mène aux restes de l’épave. Les roches à proximité de l’épave sont rouges. Elle sont tout simplement tachées de rouille.

C’est le temps de se trouver un spot dodo. On décide de monter un peu plus haut, et d’aller dans un autre hébergement de Parc Canada, offrant des vues spectaculaires. Tout juste après Cow Head, l’endroit se nomme Shallow Bay. Merde, c’est fermé. Comme je disais, il ne faut pas monter trop vite vers le nord.

Nous finissons par trouver un spot à Parson’s Pond, avec une vue magnifique, et nous profitons d’un peu de chaleur du soleil ainsi que d’un beau coucher de soleil. Il fait froid, mais nos cœurs sont réchauffés.

Pendant ce temps,

Nos amis dégustent de beaux homards frais, tout en pensant à nous. Je ne sais pas comment on doit interpréter ça…, mais, merci Chloé (la même que plus haut) pour le tuyau!

Comment scraper une journée.

On est bien calme, prêt à aller au dodo, dans une halte routière, avec des tables de pique-nique, c’est kioute. Un gros camion arrive, et se stationne derrière nous. Une chance que nous ne sommes pas dans l’enclos clôturé, nous aurions été prisonniers. Lui, le camionneur, il décide que c’est là qu’il reste. Il y a tellement de place sur le terrain, c’est en arrière de nous qu’il va dormir, évidemment, le moteur tourne.

Je vais lui demander s’il compte rester là. Je frappe à sa vitre, il a peur. Il me prend en photo. Il ouvre la fenêtre de sa couchette et me demande, assez bêtement, ce que je veux. Je lui demande s’il compte dormir là. “Yes” Si vous rester je dois partir, “I don’t care you move”. Avez vous un endroit où je pourrais aller “Go wherever you want, I don’t care”. On est parti, à l’endroit où les camions seraient mieux stationnés. A-t-il eu une mauvaise journée?

30 mai, The Arches

Petite mise à jour à propos de notre camionneur. Il a vidé sa pisse par terre. Il a jeté une bouteille de bière, deux tasses Tim Hortons et une boîte de carton. Les deux gobelets et la boîte se sont envolés. Finalement, il n’avait pas eu une mauvaise journée, c’est juste un criss de trou de cul.

Passons à quelque chose de plus positif. Notre prochain arrêt est The Arches. Nous ne savons pas trop à quoi nous attendre, mais c’est à seulement 12 km d’ici. Nous y allons même s’il n’est pas encore 10:00.

Le parc est fermé, j’imagine que lui aussi ouvre uniquement le 2 juin. C’pas grave, les portes sont ouvertes. Wow, deux beaux grands stationnements, quelques visiteurs et des “pits toilets” qui sont fonctionnelles (ailleurs elles sont souvent barricadées). C’est certain qu’on passe la nuit ici. Ce sera donc une belle journée de repos.

Nous avons pris le temps de nous promener sur la plage, malgré un vent très fort. Le paysage est fort agréable à regarder.

On a aussi pu répondre à tous nos courriels, de parler à des clients, aux parents et amis.

Quelle belle journée sur le bord de la plage. Aucun risque de coup de soleil par contre. Il fait 4 avec un facteur éolien de -1. Pour la baignade, on se reprendra.

Le mercure s’est rendu jusqu’à 8 (facteur éolien 4), toujours pas suffisant pour la baignade.

Culture générale, on s’est tapé un Kraft Dinner ce soir. Ça faisait au moins 20 ans que nous n’en avions pas mangé. Le goût n’a pas changé. C’est un met qui nous rappelle les enfants (Camille et Stéphanie, qu’on adore). Faudrait s’en taper un bon tous ensemble un de ces jours.

Pour le dodo, finalement, un Ford Transit aménagé, et un gros classe C qui prend une partie du stationnement du haut, nous accompagnent. Tout le monde est respectueux. Ça c’est la vie…

31 mai, la veille de l’ouverture de tous les parcs provinciaux et fédéraux, Port au Choix

Après une bonne nuit de sommeil aux Arches, entrecoupée de réveils dus au vent, nous partons en direction de Port au Choix. Notre objectif est de nous rendre au Anchor Café, mais avant cela, nous avons toujours de la place pour quelques randonnées.

On est vraiment en mode slow travel, et le premier stop est à 10 km. C’est le Bill’s woods Trail, tout près de Daniel’s Harbour. Il fait chaud 10 degrés, et le vent se calme.

La légende dit que le gars s’était perdu allant d’un village à un autre, sur le bord de l’eau. Mais il devait marcher dans les terres pour s’y rendre. Il était loin de son but, il s’en est sorti. Le sentier de 2.5 km pour aller, est superbe. Bien entretenu, plat, propre et belle vue. Au bout un pond (étang). Mais c’est la première fois de ma vie que je vois des vagues dans un étang. Le vent est fort ici.

Second arrêt, Bellburns Trail, à Bellburn. Très court sentier, sur la grève dans une petite communauté. On a fait moins de 2km, mais c’est le fun. Et on repart pour 65km.

Nous arrivons à Port au Choix, dont le nom est une déformation du mot basque “Portuchoa”. C’est une charmante petite ville de pêcheurs. Nous avons un objectif en tête : manger au Anchor Café. Après tout, il est mentionné dans le guide Ulysse quand même. Mais avant ça, nous décidons de faire une petite visite au musée, car nous avons entendu des choses bizarres à propos qu’ils déménageaient les maisons dans l’eau.

Ben calissss, c’est vrai. De 1955 à environ 1970, des centaines de communautés ont été déplacées d’un village à un autre à Terre-Neuve. À Port au Choix, des maisons provenant de communautés voisines étaient effectivement déplacées sur l’eau, parfois sur des barils, et finalement sur des barges, mais aussi avec des moyens très rudimentaires. Une maison aurait même coulé jusqu’au deuxième étage. Les déménageurs se vantaient, cependant, de n’avoir jamais cassé une fenêtre. C’était la méthode la moins coûteuse pour déménager ces maisons. Pas pire han?

On a appris que nous étions aussi sur le cimetière des Archaïques Maritimes, des amérindiens qui vivaient il y a 5000 ans sur ces terres. WOW!!!

Après s’être promené sur la grève, vu le phare, et s’être promis de ne plus revenir à Terre-Neuve aussi tôt en saison, on part pour le restaurant, en route, un beau renard argenté, et un orignal.

Le restaurant se nomme Anchor Café. Chowder, morue, crevettes…. Bon, non très bon. Mais un peu salé à notre goût. On y retournerait volontiers.

On quitte pour un spot dodo, non répertorié (attention à Port au Choix c’est plus difficile de trouver un endroit pour la nuit, il commence à y avoir des interdictions).

Un autre coucher de soleil à faire envier les autres. Il a fait très chaud, 12, on est bien. Demain on se rend au village Viking.

1 juin c’est l’été, pour combien de temps

Il fait encore chaud aujourd’hui. On planifie de partir de Port au Choix et se rendre directement au Viking RV Park pour s’assurer d’avoir une place. On a besoin d’eau, de vidanger, et de profiter d’une bonne douche de 10 minutes. C’est principalement la douche et le lavage qui motivent notre arrêt dans un camping. On aura tout à portée de main, au même endroit. Nous avons 3 heures de route, à faire.

La route est belle, 6 caribous qui chill au soleil, 2 orignaux qui regardent les autos passer, un autre qui doit se dire, chu tanné de regarder les autos, je retourne dans le bois. Concernant ce dernier, je peux dire que même si vous êtes aux aguets, et que si vous pensez vous arrêter à temps pour ne pas le frapper s’il est sur la route dès que vous le voyez, bonne chance. C’est une question de loterie tout simplement (ou de chance, comme on veut).

On roule, on roule, et tout près du détroit de Belle Isle, DES ICEBERGS. Le premier qu’on voit a la taille du traversier Labrador-Terre-Neuve. Ça donne une idée. On arrête, on prend des photos. On continue, encore d’autres, encore des photos. Le manège se poursuit un certain temps. Si vous venez à Terre-Neuve, tôt en saison, vous allez le vivre comme nous, c’est certain. Le premier est impressionnant. En prime, on voit le Labrador sur certaines photos.

À 5 minutes de l’arrivée du Viking RV Park, Grace, la proprio me répond par courriel que tout est beau. Pas grave, on y va, pour payer. Ce sera fait. Le Village Viking va attendre. C’est mignon, il y a de vraies douches, avec de vrais pommeaux. Ohhhhhh. Elle fait la cuisine, en fait elle fait tout. Ça ouvrait officiellement aujourd’hui en plus.

Bon on se rend à Anse aux Meadows. Premièrement, il est important de préciser que le lieu n’a rien à voir avec les prairies (traduction du mot “Meadows”). En réalité, c’est une déformation du mot “Médée”, qui était le nom du navire français utilisé à la station de pêche. Il faut comprendre que, après la déportation, les Français avaient le droit de pêcher mais pas de s’installer. En tout cas, les Vikings c’est bien avant.

Parlons Vikings, ce n’étaient pas des Vikings par définitions, mais des norrois. Bien sûr, le terme “Norrois” n’aurait pas autant d’attrait, mais Hollywood a largement contribué à transformer l’image de ces charmants Norvégiens.

Le site fait partie du patrimoine mondial de l’Unesco. Il y a tellement à lire, car c’est très intéressant. Mais à voir les artéfacts qui datent de 1000 ans, de comprendre la raison derrière ces fouilles archéologiques, de voir la reconstitution de quelques maisons, c’est fascinant. Encore une fois.

Pendant notre petite visite, un aigle s’amusait à voler les poissons des Goélands. Le petit Viking volant va!

Il n’y avait pas de guide francophone sur le site, et Louise aurait raté beaucoup d’information si nous avions suivi un guide anglo. MAIS, on a rencontré un passionné de Parc Canada, Paul, qui nous a jasé, raconté, montré tellement de choses. Si vous allez voir le village Viking, DEMANDEZ Paul. Super charmant, vous ne le regretterez pas. Donc même sans guide, on a réussi à en apprendre beaucoup. Écoutez le film, même s’il y a des erreurs (Paul pourra les identifier) il est super instructif.

Pour terminer, il y a un beau petit sentier qui fait le tour, environ 3.5km, avec plein de icebergs partout. On est rendu habitué, déjà.

Retour au Viking Park, vidange, remplissage, et douche.., ahhh! Et le Petit Trotteur qui arrive en plus. On jase encore, on parle de ce que nous allons faire demain. Pendant ce temps, la température commence à chuter de manière drastique. Je dirais une maudite débarque plutôt que d’une chute. Il fait froid, très froid. C’est normal, ici on retrouve des plantes arctiques, de la neige partout encore, des icebergs dans les latitudes élevées, c’est la chaleur de ce matin qui était anormale.

Finalement, on sait ce qu’on fait demain, dodo.

2 juin, les jours se suivent et ne se ressemblent pas, non, ils se ressemblent finalement.

Il a venté la nuit dernière, ce fut assez pénible. Et il fait froid. Le problème ce n’est pas le froid, mais le vent qui s’infiltre par n’importe quelle voie dans le véhicule.

Direction Dark Tickle, pour un possible hôte Terego et/ou Vanlife Friendly. Dark Tickle c’est le Cafe Nymphe (nom d’un bateau), tellement joli, bien aménagé, une boutique (Louise a dépensé solide) et des boat tours aux baleines et icebergs, de 9 passagers seulement, avec équipage professionnels en écologie/biologie. Ce n’est pas juste un Tour, mais une bonne session de découvertes. A-t-on fait ça? Non, il fait très froid, Eole est furieux (on ne sait pas après qui), et les vagues sont de 3 à 5 mètres. Donc, le bateau est hors de l’eau, au moins jusqu’à dimanche (nonnnnn!). Faut revenir!

Prochain arrêt le musée Grenfell à St-Anthony. C’est à voir, c’est un grand homme. Il a fait énormément pour le Labrador et le nord de Terre-Neuve. Son histoire est belle. De plus c’est drôle de constater la coopération entre l’Angleterre, le Canada et les USA au début des années 1900. L’entrée est payante, c’est pour une bonne cause.

On est aussi allé voir la murale de Jordi-Bonet dans la rotonde de l’hôpital, de l’autre côté de la rue.

Entre les deux, un bon repas à la micro-Brasserie Ragnarock. Super proprio, Brad, un autre passionné. Il a acheté la bâtisse abandonnée, il l’a retapé, et la Covid a frappé. Il va se relever, on le souhaite, c’est un endroit qui vaut l’arrêt. Un petit fait cocasse, Marc-André (qu’on a rencontré au traversier, et partagé quelques moments ensemble) a laissé sa trace. Les gens se souviennent de lui, et il avait parlé de nous, et les gens ont été contents de nous rencontrer.

Pour la nuit, on a réservé un Terego, mais de dernière minute (Fishing Emporium à St-Anthony, boutique de cadeaux, ils vendent de la Labradorite). On doit aller faire un peu d’épicerie, il y a un gros Coleman’s, juste à côté du Ragnarock. Je rappelle le gentil monsieur du Fishing Emporium et il me répond : ils viennent tout juste d’arriver, et ils préparent le magasin, nous sommes les bienvenus.

On monte, la côte, c’est au bout du chemin près du phare. Je vous ai dit qu’Éole était en criss, ben, en haut, rien pour se mettre à l’abri, tu sais qu’il l’est vraiment. Le monsieur a installé un 2X6 au bas de sa porte. Elle doit souvent ouvrir avec fracas. Ça dresse le portrait de ce qui s’en vient.

Il est super gentil, me conseille de me mettre dans une direction. On s’installe. La vue est spectaculaire. Il y a un gigantesque iceberg au loin, on voit toute la baie, ça vaut une fortune cette vue (dans le sud peut-être, mais ici, pas certain). C’est l’heure du Webasto et d’une sieste. Mais la température ne monte pas dans la van. Il fait froid. Ça c’est une première. Il vente tellement fort, que le vent entre par tous les orifices à l’avant de la van. En fait, n’importe quel trou quoi. On a des vents de 70km/h. La van se promène, c’est particulier, le bruit est incessant. Il vente toujours à Terre-Neuve, mais notre spot, n’est pas le plus adéquat pour un vent du Nord. C’est malheureusement impossible de rester. Je vais dans la boutique, et je leur dit qu’on doit quitter. La dame sourit… Elle connaît ça.

On descend en ville, on cherche un spot à l’abri. Ils sont rares. Il y a des affiches “no overnight parking”. Un spot souvent utilisé (derrière le Ragnarock). Mais ce n’est pas suffisamment à l’abri. On cherche, on fait les bouts de rues, tout d’un coup, on reçoit l’appel du Seigneur. Ben oui, une grosse antenne cellulaire, situé à quelques pas d’une Église, stationnement vide, à l’abri, et pas d’interdiction.

C’est là que nous sommes. Pas très pittoresque comme vue, mais on va dormir. Mais pourquoi ne pas retourner au camping de la veille? Il ne sont pas plus à l’abri, peut être un peu, mais jamais comme nous le sommes.

Semaine 2 complétée

Nous avons beaucoup appris sur Terre-Neuve lors de notre voyage le long de la côte ouest. Nous avons découvert des endroits magnifiques et nous avons regretté de ne pas avoir pu visiter tous ceux que nous avions prévus. On ne sait pas encore ce que nous ferons dans les prochains jours, tout dépend de la pluie, de la neige, et du temps froid. On réalise que nous sommes très choyés (ce n’est pas nouveau) de passer 2 mois ici, mais en même temps, on voit que le temps nous manquera. Cette généreuse province a tellement de découvertes à offrir.

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